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Pauline Bardon crée la surprise en Martinique

Seule et unique épreuve pour amateurs sur les territoires de DOM-TOM, le Prix du Club des Gentlemen-Riders et des Cavalières, sur l’hippodrome de Madinina à Fort-de-France, développe un caractère d’exception et de rareté qui le singularise sur le carnet de bord de ses protagonistes et en fait une proie particulièrement recherchée, à 8.000 km des frimas de la Métropole…

Les six citations gagnantes revendiquées en une décennie par le seul insatiable Florent Guy auront donné le ton ; mais cette année, il a décliné l’invitation, de sorte qu’en termes de « casting », la donne se soit sensiblement renouvelée - sauf la présence de Yannick Mergirie, icone du turf martiniquais, trois fois lauréat devant son chaleureux public, troquant en l’occurrence ses habits de jeune vice-Président de la Société des Courses pour la casaque de Didier Francisque.

De fait, depuis dix ans, l’opportunité est donnée aux GR et Cavalières de s’offrir en groupe sous le même toit une huitaine de jours de vacances au soleil des Caraïbes, dont le point culminant est une participation à ce Prix du Club des Gentlemen-Riders et des Cavalières, tout frais promu « Premium » dans l’affiche de prestige du Grand Prix de la Martinique, dans un contexte idyllique de carte postale : sable blanc, flore luxuriante, cocotiers, palmiers, champs de canne à sucre, foule bigarrée et joyeuse des grands jours, déferlantes de couleurs et d’odeurs…

La chaleureuse et sportive hospitalité de la Société des Courses de Madanina, présidée par le propriétaire tête de liste Hugues Jean-Louis, fait le reste pour le séjour du groupe et pour la bonne cause de l’amateurisme, sans compter le dévouement de Yannick Mergirie, mobilisé de toutes parts depuis des mois pour l’organisation du séjour de la délégation du Club (y compris une représentation de la section Vétérans, avec Annie Casteu et le Dr Michelle Cazaubon, qui s’est proposée de soumettre les cavalières à un check-up d’angiologie).

Dix ans déjà, et les liens développés entre le Club et la Société des Courses ont manifestement contribué à faire valoir auprès des autorités de la Métropole la cause du turf martiniquais - et de ses progrès -, jusqu’à l’obtention de ce label « Premium », si longtemps attendu. Entre temps, il y avait eu le jumelage de Madanina avec l’hippodrome d’Evreux.

Avec cette possibilité donnée aux joueurs de la Métropole de miser sur l’épreuve, les organisateurs se sont exposés cette année à des critères qualitatifs exigeants et ont salué le caractère international du plateau, avec notamment les attractives participations de Barbara Guenet, Championne du Monde Fégentri, pour la première fois en lice en Martinique, de Silja Stören, référence N°1 en Norvège et régulière représentante de son pays sur le circuit de la Fégentri, de Celina Weber, idem pour la Suisse, etc.

Les faveurs du public se sont principalement concentrées sur les montes de la norvégienne Sabina Langvad et de Yannick Mergirie, auxquels on opposait le plus directement celles de Barbara Guenet, de Célina Weber et de Thémis Louis. Plus hasardeuses dans un betting néanmoins très serré étaient celles de Damien Artu, de Silja Stören, étonnement abandonnée à 11/1 sous les couleurs d’Hugues Jean-Louis, et de Charles-Antoine Prunault - en fin d’énumération, de Pauline Bardon.

Ayant isolé son cheval tout à l’extérieur dès la ligne d’en-face, sur une trajectoire moins affectée par un terrain inhabituellement collant en ce début de mois de janvier, Yannick Mergirie a ainsi fait sans effort la jonction avec l’animatrice Silja Stören dans le tournant, tous deux allant ensuite chercher la lice du pesage pour filer vers le poteau, sans que la norvégienne ne puisse y produire le « contre » escompté. Oui, on allait afficher l’enfant du pays, sous les clameurs de son public.

Mais, lancée à leur poursuite, qui paraissait pourtant vaine jusque-là, c’est Pauline Bardon qui allait jouer les troisièmes larrons dans les 100 derniers mètres. Elle y a obtenu de son cheval Divin Bachir un sursaut inattendu et effectivement victorieux, boosté par un passage providentiel entre les deux animateurs, sinon par les clameurs venues des tribunes et adressées à un autre qu’elle…

Absente des programmes du Sud-Ouest depuis quelque quinze années, Pauline Bardon s’est décidée à reprendre le collier après avoir pris part à la « course des anciens » qui a été programmée cette année à La Teste, hors PMU : un «goût de revenez-y » irrépressible, qui l’a convaincue de reprendre l’entraînement à haute cadence et à solliciter une place dans l’équipée de Martinique…

Bien lui en a pris, pour être ainsi victorieusement associée à un cheval inédit (comme elle) en Martinique, de surcroit désespérément demeuré maiden jusque-là en dix-sept prestations en Métropole, dont la dernière remontait au mois de décembre 2015, non-placé à Deauville sous les couleurs de son entraîneur d’alors Nicolas Campos… Affaire de « rentrants », qui a comblé les heureux détenteurs du ticket gagnant au PMU, payé à la cote de 16 /1, qui faisait de Divin Bachir l’extrême outsider de l’épreuve !

« Le plus beau jour de ma vie ! », a pu affirmer la lauréate, vivement applaudie à son retour aux balances, toute première gagnante de l’année 2017 sur le registre « amateurs » et plus que jamais déterminée à confirmer sans délai le pari osé de son come-back.

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