Monter une course à Chantilly, un rêve inaccessible pour qui n’est pas du sérail ? Les onze participants de la Course des Grandes Ecoles l’ont comblé. Un acquis unique dans le CV de ces étudiants, une expérience unique de nature à les privilégier du sceau singulier de « baptisés du galop rasant », en écho du dicton selon lequel « acteur d’un jour vaut mieux que spectateur de tous les jours ». Bienvenue au club !
Les aléas intempestifs et répétés soumis par la pandémie à tous les secteurs d’activité n’ont pas épargné l’organisation du Championnat 2021 des Grandes Ecoles, bouleversant les plans initiaux, tant sur le calendrier des stages que sur celui des courses, tous initialement regroupés sur le premier semestre et donc annulés, à partir de la déprogrammation des « Jeuxdis de ParisLongchamp », site exclusif du circuit.
Pour autant, le Club et France Galop ne se sont pas résolus à la perspective d’une nouvelle année blanche, en s’accordant sur un « plan B », certes allégé et donc différé à l’automne, eu égard aux frustrations de tous - à savoir, le Club, France Galop et tous les élèves relégués en stand by.
Conscient du problème, France Galop sera donc opportunément revenu sur son préalable « pas de JeuxDis de ParisLongchamp, pas de Championnat », afin de conjurer le risque d’une nouvelle année blanche.
Un stage de formation a pu être mené à bien début octobre, en vue de la course du 27 novembre ; il a intégré une promo d’une douzaine de postulants à la grande école de l’équitation de course, sous les diverses casquettes de Sciences Po, de l’Essec, de Centrale-Supélec, de l’EM Lyon, de Médecine, Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort, Néoma, Skema Business School, etc.
Enjeu unique pour cette Promo Automne 21 : fouler la piste de Chantilly en son décor historique – Un privilège aussi envié qu’enviable, fut-ce sous des nuages bien bas, au mépris d’une météo para-sibérienne, et devant des tribunes qui s’exposaient a priori à être totalement désertées.
Rappelons qu’avant çà, il y avait eu, pour certains étudiants laissés pour compte de l’édition 2020 l’alternative « Rambouillet », en appoint d’une réunion consacrée aux courses de poneys : une course étiquetée « Grandes Ecoles », le 23 octobre, sur cet hippodrome aujourd’hui réservé au trot, concrétisant une idée soutenue par Cécile Madamet, membre du Bureau du Club et Présidente de l’Association Poneys au Galop.
Cette opportunité de Rambouillet a ainsi été rendue possible par le recours à des chevaux privés ; mais aussi, par la possibilité offerte par M. et Mme A.S. Allard de préalablement réunir les concurrents sur leur centre d’entraînement privé, à Pringy, en Seine-et-Marne en une indispensable session de réévaluation des niveaux des cavaliers. L’aval et le concours de France Galop ont été acquis pour l’événement « Grandes Ecoles à Rambouillet », qui a connu un grand succès d’affluence.
Si la cavalerie de l’Ecole des Courses Hippiques (Afasec) a pu enfin accueillir ce stage d’octobre dernier sur le centre d’entraînement de Chantilly, elle n’avait plus pu s’y prêter depuis vingt mois ! Pour l’expérience « Grandes Ecoles à Chantilly », ses chevaux ont enfin pu refranchir les portes d’un hippodrome, juste avant de prendre leurs quartiers d’hiver 21 –d’ores et déjà précédés d’un duveteux « poil d’hiver » pour la plupart d’entre eux…
Qu’à cela ne tienne… L’épreuve n’en a pas moins été de (très) loin la plus suivie de ce samedi !. Elle avait pourtant été programmée en fin de matinée, avant le début des opérations des courses officielles. Loin, certes, du contexte si festif des « JeuxDis de Longchamp ».
Seulement, grâce à l’appoint d’une cent-cinquantaine de personnes, parents, amis, supporters des 11 concurrents en lice, pour la plupart jamais venus sur un hippodrome, a fortiori dans le « Saint des Saints » de Chantilly, la tribune des Balances faisait le plein avant même l’apparition des chevaux dans le rond.
On y verra le fruit des efforts conjoints des services Marketing de France Galop (Mme Violette et Mme Thibault) et de la cellule exécutive du Club, avec Marine Leclerc aux « manettes », sans omettre la contribution des membres bénévolement impliqués dans le projet, en amont et en aval sur le terrain (encadrement des stages, introduction et suivi des élèves à l’entraînement, etc. – avec Yannick Mergirie en proue, référent du dossier « Grandes Ecoles » au sein du Bureau du Club).
Au programme : le parcours des 1.300 m sur piste en sable fibré, pour un peloton encadré par deux leaders, respectivement confiés à Thomas Guineheux (Champion du Monde Fégentri 2018) et à l’expérimentée Cavalière Alexia Boutin, en guise de moniteurs en direct au botte à botte.
Les 300 derniers mètres ont électrisé les supporters de chacun des 11 concurrents, massés dans les tribunes, dans une liesse gestuelle et sonore que pourraient bien envier les plus grandes épreuves disputées sur l’hippodrome des Condé…
La chronique consignera, en 1’ 28’’ 90, le franchissement victorieux du poteau par Elise Fossart, associée à Velani sous la casaque de l’école E2SE Management (Caen), devant Laure Bouché (Centrale-Supélec), Gabrielle Nebout (Essec) et Cléa Bruncher (Ecole Vétérinaire d’Alfort).
Il est rare d’enregistrer de tels applaudissements, réitérés à l’appel sur le podium des concurrents, après qu’ils aient pu avoir la primeur de la retransmission de la course dans la salle des Commissaires – en l’occurrence tous trois ex-Gentlemen-Riders de renom, MM. Tony Clout, Gérald Hovelacque et Gérald Sauque.
Pour les festivités, France Galop aura mis une grande salle panoramique des tribunes à la disposition du Club pour un généreux buffet, où les concurrents et leurs entourages ont eu tout loisir de fêter l’événement et d’expérimenter les instants précieux de leur « retour sur terre », en présence d’initiés désireux d’…initier – et avec la ferme intention de retour à l’entraînement et de retour sur le turf, à pied sinon à cheval… Les derniers sont partis bien après la neuvième et dernière course du programme. Vivement un (grand) Championnat 2022 ! Il y a du monde au portillon ! Le Club entend s’y activer, tant les courses et les étudiants ont à y gagner !