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Adieu, Charles Cooren


Durant des décennies, le monde des courses a été généreusement servi par la Maison Cooren, immémoriale concessionnaire de la restauration sur les hippodromes de feu la Société Sportive d’Encouragement (Enghien, Saint-Cloud, Maisons-Laffitte, Clairefontaine) avant les fusions qui ont abouti à France Galop.

Tous les professionnels de ces temps révolus, des plus célèbres aux plus anonymes, juniors et seniors, entraîneurs, propriétaires, jockeys de tous acabits, auront connu Charles Cooren, le chaleureux maître des lieux, dont les tables ne désemplissaient pas, bien au-delà de la clôture, dans une ambiance qui lui devait tout.

La Maison Cooren, réputée pour la haute tenue de ses établissements, était d’ailleurs aussi impliquée au galop qu’au trot, notamment prestataire durant des lustres à Vincennes, où sa casaque avait connu les plus éminents succès avec le champion Buffet II.

C’était au temps (regretté) où, après chaque course pour amateurs programmée sur lesdits hippodromes de galop, la Maison Cooren privilégiait systématiquement les Gentlemen-Riders et Cavalières d’un service privé « verre et couvert », où vainqueurs et vaincus se retrouvaient en grandes tablées, aussi abondantes qu’animées, si propices à l’épanouissement de cet « esprit Club » qui constitue le « crédo » de notre cercle. Nostalgie légitime, à l’ère nouvelle du « fast food » et des réseaux (a)sociaux…

Charles Cooren et ses dévouées équipes participaient assurément à « maintenir de façon durable les liens de courtoisie et de camaraderie sportive » qui sont cités tels quels comme l’objectif fondateur du Club, en l’édition de ses statuts originels, rédigés en 1922.

La création du statut de « Membre Associé », à l’initiative du Président Henry de Montesquieu au début des Années Quatre-Vingt-Dix, a opportunément ouvert les portes du Club à Charles Cooren, tout désigné et pionnier en l’occurrence (c’était en 1993), ainsi devenu « des nôtres » avec les lettres de recommandation de Christian Bauer et d’Eric Hoyeau.

Puits de science hippique, également propriétaire de galopeurs (fidèlement confiés à Henri Gleizes - et souvent sous la selle de Gentlemen et de Cavalières), Charles Cooren aura été un témoin unique de la grande et de la petite histoire du turf, qu’il a vécues de l’intérieur sur plus d’un demi-siècle, au contact de tous ses acteurs, premiers rôles comme figurants anonymes.

S’il a accumulé une telle connaissance et une telle reconnaissance, c’était à la faveur de ses qualités innées de liant, de cordialité et de civilité – disons, de gentillesse, dans le sens noble du terme, celui compris dans le mot « gentilhomme ».

Fidèle participant aux manifestations du Club, y donnant bien volontiers du sien, y associant bonne humeur et malicieux humour, Charles Cooren était un ami, comme il en faudrait tant, pour un monde meilleur. Il nous a quittés à la mi-février, son état s’étant irrémédiablement détérioré ces dernières semaines, en dépit d’une série d’interventions délicates.

Honoré de l’avoir compté parmi ses Membres, attristé de perdre une personnalité aussi unanimement appréciée, le Club s’incline face à son souvenir et face à la douleur des siens et de ses proches.

Et s’associe à tous ceux qui lui auront fait leurs adieux et prié pour le repos de son âme, en l’Eglise Saint-Augustin de Deauville, le jeudi 22 février, à 10 heures.

Les honneurs de la Royal Enclosure, à Ascot, il y a quelques années

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