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Bernard de Chevigny nous a quittés

Il s’était préparé à son dernier combat, avec ce courage et cette dignité qu’il avait opposés depuis des mois aux assauts répétés et toujours plus douloureux d’une impitoyable et sournoise maladie.


Au paroxysme de l’épreuve comme aux heures raréfiées de trêve, dans les heures lumineuses comme dans les heures sombres de toute sa vie d’homme, il aura toujours tenu, et jusqu’au bout, à conjuguer affabilité et parfait maintien – assemblage qui exprime la belle vertu de respect d’autrui.


A l’évocation de son nom, fera ainsi écho le maître-mot de « Gentleman », qualificatif de très haute signification pour lui. A fortiori, la combinaison de ce mot « Gentleman » avec celui de « Rider » constituait pour lui un complet et exigent accomplissement personnel et sportif, en lequel il percevait davantage de devoirs que de droits.


C’est à l’aube du 19 mai, non loin de ces pistes de Deauville qui lui étaient si chères, que Bernard de Chevigny a été rappelé à Dieu, âgé de 68 ans.


Mû depuis son plus jeune âge par une viscérale passion des courses et par la griserie du « galop rasant », en écho à ses attaches familiales, Bernard de Chevigny a vécu une jeunesse galopante peuplée de rêves en casaque, au cœur du centre d’entraînement de Chantilly, sur lequel régnait son père, Yann de Chevigny.


Dans un milieu où sa taille le singularisait - régimes et diètes en corollaire -, et parallèlement à la poursuite de ses études supérieures en biologie, il parviendra à concrétiser ce rêve, revêtant ce si convoité « habit de lumière » à plusieurs reprises sur une dizaine d’années, joies redoublées de la victoire à la clé. Il avait déclaré ses propres couleurs, pour donner une autre dimension à sa passion, et pour expérimenter le dicton qui définit le cheval comme un « moyen de transports, et pour le corps, et pour l’âme »…


Le tout, parallèlement à ses obligations professionnelles, notamment dans le domaine cosmétique, puis dans le champagne, et à son compte dans l’événementiel - avec une inclination pour l’événementiel lié aux courses, comme l’organisation des flamboyants picnics « Hermès » sur la Pelouse de l’Hippodrome des Condé, le jour du Prix de Diane.


Assidu à l’entraînement, cette fois sous l’habit de l’ombre des petits matins de Chantilly et de Maisons-Laffitte, il avait conquis la confiance et la reconnaissance de nombreux entraîneurs, d’Hubert d’Aillières à Jo Audon, de Robert Collet à Jean-Paul Gallorini – lequel lui fit porter la prestigieuse casaque Wildenstein dans une course de vétérans.


Ayant obtenu sa licence en 1972 avec les lettres de recommandation du Capitaine Decknuyt, du Colonel Laffargue et du Commandant de Parisot, Bernard de Chevigny a intégré le Club en 1974, parrainé par le Baron Jean de Brétizel et André Gareau.


Aux temps révolus du Club-house du Faubourg Saint-Honoré et de ses soirées hebdomadaires, ses qualités de camarade fidèle et chaleureux en faisaient le parfait témoin de cet « esprit cavalier » que le Club s’efforce de personnaliser. Seule la maladie, ces toutes dernières années, l’aura empêché d’honorer de son indéfectible présence les grandes soirées annuelles de gala du Club au Jockey-Club et à Deauville, sans interruption sur plus de trois décennies.


Fermement lié aux valeurs cardinales du Club, élégance, courtoisie, sportivité, Bernard de Chevigny tenait à en illustrer la pérennité.


Dans nos mémoires et dans nos cœurs, son souvenir restera présent, bien au-delà du douloureux déchirement qu’inflige aujourd’hui son absence à ses proches : ses enfants, Albane, Arnaud, Léopold ; ses sœurs et frères – notamment Christophe et Jean, à leur tour animés de la même passion familiale – ; et ses multiples amis.


Le Club s’incline respectueusement face à leur douleur, et face au souvenir de Bernard de Chevigny.


La messe d’adieu aura lieu en l’Eglise Saint-Michel, à Pont-L’Evêque, le mardi 25 mai, à 10 heures 30.




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